Humane Society International


Didier BAUWERAERTS/©European Union 2015 EP Paul Henri

La protection des animaux est un sujet qui tient à cœur à de nombreux citoyens européens. En témoigne notamment le Traité sur le fonctionnement de l’Union européenne, qui admet explicitement que les animaux sont des êtres sensibles, et que l’UE et ses États membres doivent accorder une attention toute particulière aux conditions nécessaires à leur bien être lors de l’élaboration de leurs politiques.

Humane Society International/Europe appelle les 720 membres du Parlement européen à militer pour les droits des animaux de ferme et de laboratoire, ainsi que de la faune sauvage, afin d’améliorer leur bien-être et leur protection au sein et au-delà de l’UE. Ce manifeste fait état de nombreuses priorités essentielles pour la dixième législature du Parlement européen (2024-2029).

Améliorer le bien-être des animaux de ferme

L’ensemble de la législation européenne actuelle en matière de bien-être animal doit être révisée afin de refléter pleinement les connaissances scientifiques actuelles relatives à ce sujet, et son champ d’action doit être étendu à tous les animaux élevés à des fins financières. Il est impératif d’inclure dans cette révision la suppression de toute détention en cage des animaux de ferme, comme pour les poules pondeuses ou pour les cochons.

Reléguer l’élevage d’animaux pour leur fourrure aux manuels d’histoire

Il est primordial d’introduire une interdiction totale de détenir, d’élever et de tuer des animaux dans l’unique but de produire de la fourrure. La pratique cruelle et inutile que constitue l’élevage d’animaux à fourrure doit être reléguée aux manuels d’histoire partout en Europe.

Restreindre l’importation de trophées de chasse

Actuellement, les États membres de l’UE doivent seulement fournir un permis d’importation de trophées de chasse pour les espèces listées dans l’Annexe A, et douze espèces listées dans l’Annexe B du règlement européen relatif au commerce international des espèces sauvages. Tant que l’importation de trophées de chasse reste légale, ce permis doit être étendu à TOUTES les espèces listées dans l’Annexe B, afin de garantir que ces trophées de chasse soient d’origine légale et « durable ».

Combler les failles du règlement européen relatif au commerce international des espèces sauvages

Une faille dans la législation européenne permet que les espèces sauvages protégées à l’échelle nationale, intègrent des réseaux de trafic international et soient vendues légalement en Europe en tant qu’animaux de compagnie exotiques. L’UE doit s’engager à adopter une législation supplémentaire interdisant l’importation, le transbordement, l’achat et la vente d’animaux sauvages prélevés illégalement dans leur pays de capture/d’origine.

Garantir une science sans exploitation animale

Le règlement de l’UE relatif aux produits chimiques (REACH) doit être révisé afin de corriger les manquements qui autorisent les tests de produits cosmétiques sur les animaux. Tant REACH que le règlement sur la classification, l’étiquetage et l’emballage (CLP) des produits chimiques doivent être mis à jour afin de maximiser l’adoption de méthodes non animales pour l’évaluation de la sécurité, et il est primordial qu’aucune nouvelle disposition, ni extension de disposition, en faveur de l’expérimentation animale ne soit introduite par la révision ou par les actes délégués. Pour la recherche, domaine comptant le plus grand nombre d’expérimentations animales, l’UE devrait s’engager à opérer un changement scientifique et technologique en faveur d’approches non animales.

Promouvoir des systèmes alimentaires durables

Les politiques européennes, y compris tout futur cadre législatif pour des systèmes alimentaires durables, devraient promouvoir activement la transition vers une alimentation végétale, ainsi qu’une diminution de la production et de la consommation de produits d’origine animale. Elles devraient également introduire des mesures permettant de réduire le nombre et la densité d’élevage d’animaux destinés à la production, afin d’atténuer les conséquences de l’élevage intensif sur le climat et l’environnement.

Trouvez dans notre manifeste le détail de nos revendications pour la prochaine législature du Parlement européen.

Accepteriez-vous d’appuyer nos priorités ? Merci de nous écrire à info@hsi-europe.org

Cette décision historique renforcera la protection des éléphants, des lions, des rhinocéros et d'autres espèces emblématiques.

Humane Society International


Britta Jaschinski, co-founder of Photographers Against Wildlife Crime

BRUXELLES—Dans une victoire mémorable pour la conservation des espèces sauvages et le bien-être des animaux, le Parlement belge a pris une décision historique aujourd’hui par un vote unanime en faveur du projet de loi de la Ministre du Climat, de l’Environnement, du Développement durable et du Green Deal, Zakia Khattabi, interdisant l’importation dans le pays de trophées de chasse d’espèces en danger. Cette avancée historique, qui intervient près de deux ans après l’appel initial du Parlement en faveur d’une telle interdiction, permettra de protéger des espèces iconiques telles que les lions et les rhinocéros.

Le vote unanime fait écho aux 91 % des Belges opposés à la chasse aux trophées et aux 88 % qui soutiennent l’interdiction de l’importation de tout trophée de chasse, selon une enquête Ipsos de 2020 commandée par Humane Society International/Europe.

Avant l’interdiction, la Belgique importait des trophées d’espèces menacées d’extinction telles que les hippopotames, les guépards et les ours polaires. La nouvelle loi mettra fin à l’importation de trophées de chasse de nombreuses espèces actuellement menacées d’extinction en raison du commerce ou qui pourraient être menacées si le commerce n’était pas limité. Toutes les espèces figurant à l’annexe A du règlement européen 338/97 relatif à la protection des espèces de faune et de flore sauvages, telles que les jaguars, les guépards, les léopards, certains ours bruns, les zèbres de montagne du Cap, les chimpanzés et les éléphants d’Afrique seront protégées par la nouvelle loi, ainsi que certaines espèces figurant à l’annexe B du même règlement, notamment les lions d’Afrique, les rhinocéros blancs du Sud, les hippopotames et les mouflons argali, qui figurent également à l’annexe XIII du règlement (CE) n° 865/2006 réglementant le commerce d’espèces de faune et de flore sauvages protégées. La nouvelle loi va plus loin que la résolution du Parlement de 2022 en étendant la protection à plus d’espèces de l’annexe B que les six initialement couvertes par la résolution.

Le député Kris Verduyckt (Vooruit, Socialistes néerlandophones), qui était à l’origine de la proposition législative visant à interdire l’importation de trophées de chasse, a déclaré : “Notre pays interdit enfin l’importation de trophées de chasse d’animaux en danger. La protection de ces espèces est incompatible avec l’importation de trophées de chasse. Je me réjouis que ma proposition législative soit désormais inscrite dans notre législation et j’espère qu’elle servira de source d’inspiration pour de nombreux autres pays.”

La Ministre du Climat, de l’Environnement, du Développement durable et du Green Deal, Zakia Khattabi a déclaré: “Avec l’approbation de mon projet de loi ce jeudi en plénière, le parlement donne un ancrage juridique à la résolution qu’il a adoptée à l’unanimité le 24 mars 2022. Il était urgent et nécessaire d’agir pour ces espèces menacées et en voie de disparition !”

Ayant défendu cette cause pendant des années et collaboré étroitement avec les députés belges pour obtenir le soutien du Parlement, Humane Society International/Europe se réjouit de l’adoption de cette législation cruciale, qui marque l’aboutissement d’un processus législatif complexe. L’organisation de défense des animaux a travaillé avec les députés pendant plus de deux ans pour obtenir une interdiction d’importation, ce qui a d’abord donné lieu à une résolution parlementaire soutenue à l’unanimité en 2022, avant de devenir un projet de loi approuvé par le Conseil des Ministres du gouvernement fédéral en juillet 2023.

“Le Parlement belge a écrit aujourd’hui une page d’histoire en faveur des animaux et illustre son engagement continu contre le meurtre insensé d’espèces sauvages menacées,” a déclaré Ruud Tombrock, directeur exécutif de HSI/Europe. “Avec cette décision, la Belgique se positionne comme un leader dans la protection de la biodiversité et des espèces menacées. Nous sommes convaincus que d’autres pays européens sont prêts à suivre le mouvement et à adopter une position ferme contre la chasse au trophée en interdisant l’importation de tels souvenirs. Le moment est venu d’interdire à l’échelle européenne l’importation de trophées de chasse d’espèces menacées et protégées, reflétant ainsi l’opinion des citoyens des États membres de l’Union européenne qui partagent la même volonté de prudence et de protection des animaux et de la biodiversité, ainsi que la volonté d’empêcher la fragmentation du marché unique de l’Union européenne.”

L’interdiction en Belgique envoie un signal positif en faveur de l’adoption d’une interdiction similaire en France voisine, où une proposition de loi transpartisane à l’Assemblée nationale visant à interdire l’importation de trophées de chasse d’espèces protégées est actuellement en cours d’examen au Parlement. Cette interdiction a été proposée par la députée écologiste Sandra Regol avec le soutien de la députée de Renaissance Corinne Vignon, présidente du Groupe d’étude de l’Assemblée sur la condition et le bien-être des animaux.

Avant d’être mise en œuvre, la législation belge adoptée doit recevoir la sanction royale et être promulguée. Le texte sera ensuite publié au “Moniteur belge” et entrera en vigueur le jour spécifié dans le texte ou, s’il n’est pas spécifié, 10 jours après la publication.

Téléchargez des photos de trophées de chasse et du matériel de campagne contre la chasse au trophée ici.

Background:

  • La chasse au trophée d’espèces en danger représente une menace sévère pour la conservation et le patrimoine naturel mondial. Les chasseurs de trophées préfèrent tuer les animaux les plus grands et les plus impressionnants physiquement, dont la disparition peut entraîner des déclins en cascade des populations. De nombreuses espèces ciblées, telles que les éléphants d’Afrique, les rhinocéros et les léopards sont menacées d’extinction et jouent des rôles cruciaux dans le maintien d’écosystèmes sains et de la biodiversité.
  • Selon un rapport de HSI/UE, l’UE est le deuxième plus grand importateur de trophées de chasse après les États-Unis, avec une moyenne de 3 000 trophées importés entre 2014 et 2018. L’UE était également le plus grand importateur de trophées de guépards, avec 297 trophées de guépards importés dans l’UE entre 2014 et 2018. Les cinq principales espèces importées dans l’UE en tant que trophées sont : le zèbre de montagne de Hartmann (3 119), le babouin Chacma (1 751), l’ours noir américain (1 415), l’ours brun (1 056) et l’éléphant d’Afrique (952).
  • La Belgique est le 13e plus grand importateur de trophées de chasse d’espèces internationalement protégées en Europe.
  • En mai 2016, les Pays-Bas ont instauré une interdiction de l’importation de trophées de chasse pour plus de 200 espèces répertoriées à l’Annexe A du Règlement européen 338/97 sur la protection des espèces de la faune et de la flore sauvages en régulant le commerce des espèces en danger d’extinction. L’interdiction d’importation s’applique également aux espèces répertoriées à l’Annexe B suivantes : le rhinocéros blanc, l’hippopotame, le mouflon (mouton sauvage du Caucase), le lion et l’ours polaire. Au total, 200 espèces animales sont concernées par l’interdiction des licences d’importation.
  • La France a mis en place une interdiction d’importation des trophées de chasse de lions en 2015. En 2023, une proposition de loi visant à “interdire l’importation et l’exportation des trophées de chasse d’espèces protégées” a été déposée.
  • L’importation de trophées de chasse en Finlande a été restreinte en juin 2023. La nouvelle Loi sur la conservation de la nature comprend une disposition qui interdit l’importation d’animaux individuels ou de leurs parties provenant des espèces les plus menacées dans le monde, menacées par le commerce international en tant que trophées en provenance de pays hors de l’UE.
  • En Allemagne, la Ministre de l’environnement, Steffi Lemke (Les Verts), a annoncé son intention de restreindre l’importation de trophées de chasse provenant d’espèces animales protégées. L’Allemagne a mis fin à son adhésion au International Council for Game and Wildlife Conservation, un lobby promouvant la chasse aux trophées, en 2022.
  • En Italie, en 2022, un projet de loi a été déposé visant à interdire l’importation, l’exportation et la réexportation vers et depuis l’Italie de trophées de chasse provenant d’animaux protégés par la CITES (Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction). Après la chute du gouvernement et les élections de 2022, le même projet de loi a été déposé à nouveau au Parlement.

FIN

Point de contact pour la presse: Cassie Bodin-Duval,  coordinateur.ice international.e pour les médias à Humane Society International/Europe, cbodinduval@hsi.org; +32 469 149 469

Une nouvelle proposition législative vise à étendre l’interdiction protégeant les lions à d’autres espèces menacées

Humane Society International / L'Europe


HSI

PARIS—Hier, une proposition de loi transpartisane visant à interdire l’importation de trophées de chasse d’espèces protégées vers la France a été déposée par la députée Ecologiste Sandra Regol avec le soutien de la présidente du groupe d’études Condition et bien-être des animaux à l’Assemblée Corinne Vignon, députée du groupe Renaissance. Selon un sondage Ifop [1] commandé par HSI/Europe, cette proposition de loi est également soutenue par la très grande majorité des citoyens français puisque 91% se déclarent en faveur d’une interdiction d’importation de trophées d’espèces menacées. 

Si la France a déjà pris des mesures pour protéger les lions de la chasse aux trophées, suite au scandale de la mort du lion Cecil en 2015, les lions sont actuellement la seule espèce bénéficiant d’une interdiction sur les imports de trophées de chasse. Beaucoup d’autres espèces protégées, telles que les éléphants, les léopards ou encore les guépards continuent d’être  tués par des chasseurs, empaillés et importés comme trophées en France en toute légalité.. 

Cette nouvelle proposition législative est synonyme d’espoir pour ces animaux, car elle propose de modifier le code de l’environnement afin d’étendre l’interdiction d’importation de trophées de chasse, offrant ainsi une protection à un éventail plus large d’espèces protégées et menacées. Elle prévoit également d’interdire la promotion, directe ou indirecte, de la pratique de la chasse d’un animal concerné par cette loi pour son trophée.  

Capucine Meyer, consultante Humane Society International/Europe pour la campagne sur la chasse aux trophées en France, a déclaré : «Il est plus que temps d’accorder ce statut de protection dont bénéficie le lion à des espèces autant voire davantage menacées telles que l’ours polaire, le léopard ou encore l’éléphant d’Afrique et de faire de la France un leader en matière de protection des espèces et de la biodiversité. Humane Society International / Europe tient à son tour à féliciter Madame la députée Regol ainsi que tous les députés signataires pour leur engagement en faveur du respect de la vie animale et de la protection de la biodiversité.” 

Ce texte de loi a été cosignée par 26 députés des groupes Ecologiste-NUPES, Renaissance et Démocrate (MoDem et Indépendants) dont M. le Président de la commission Développement durable et Aménagement du territoire Jean-Marc Zulesi, ou encore Mme la Vice-présidente de l’Assemblée nationale Elodie Jacquier-Laforge. Il fait suite à une première victoire obtenue en juin dernier, lorsque Mme la députée Sandra Regol, avec le soutien de M. le ministre Gabriel Attal et de Mme la présidente de groupe Aurore Bergé, était parvenue à faire adopter à l’Assemblée et au Sénat un amendement visant à donner plus de moyens aux agents de douane pour lutter contre l’importation de trophées de chasse illégaux. Ce vote inédit avait mis en lumière le soutien général des parlementaires et du gouvernement à la lutte contre l’importation de trophées de chasse d’espèces protégées. 

Milton Federici, responsable des affaires publiques de Convergence Animaux Politique, explique : «Cela fait plus d’un an que nous travaillons avec HSI/Europe sur cette campagne, à la recherche de soutien parmi les parlementaires. Le dépôt de ce texte est à la fois l’aboutissement de ce travail et le commencement d’un débat démocratique que nous appelons à l’Assemblée et au Sénat sur l’importation de trophées de chasse d’espèces menacées. Nous sommes infiniment reconnaissants à la députée Sandra Regol et à tous les députés qui soutiennent ce texte, pour créer les conditions de ce débat »   

En bref : 

  • La chasse aux trophées représente une grande menace pour la biodiversité et la stabilité des écosystèmes. Cette pratique consiste à tuer des animaux sauvages dans le seul but d’exhiber leur tête, leur peau ou d’autres parties de leur corps comme des trophées, perpétuant ainsi une forme de glorification des chasseurs. Cette activité très coûteuse et néfaste agit comme un accélérateur du déclin des espèces, en mettant en péril leur survie et en perturbant profondément les écosystèmes. 
  • La chasse aux trophées n’est pas seulement rejetée par une écrasante majorité de citoyens français et européens. En Afrique du Sud par exemple, le principal exportateur africain de trophées d’animaux sauvages, deux personnes interrogées sur trois ont répondu qu’elles étaient défavorables à la chasse aux trophées[2]

[1] Sondage Ifop pour Humane Society International/Europe réalisé par questionnaire auto-administré en ligne du 13 au 14 juin 2023 auprès d’un échantillon de 1 003 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. 

[2] Humane Society International/Europe (2022). “Report: Hunting – Ipsos Khayabus W1 2022” Conducted by Ipsos South Africa” 

FIN

Contact presse: Cassie Bodin-Duval, coordinateur.ice international.e pour les relations média, cbodinduval@hsi.org

Le débat à l'Assemblée sur l'interdiction des importations de trophées de chasse coïncide avec une nouvelle proposition de loi de la sénatrice Céline Boulay-Espéronnier, soutenue par 91% des Français

Humane Society International


Purestock

PARIS—Hier, l’Assemblée a adopté à une écrasante majorité (113 voix pour, 1 voix contre) un amendement visant à mieux lutter contre l’importation en France de trophées de chasse de certaines espèces animales menacées. Ce vote important coïncide avec la récente proposition de loi présentée par la sénatrice Céline Boulay-Espéronnier le 23 mai dernier, qui marque la première fois qu’une telle interdiction est défendue par des personnalités politiques au niveau législatif en France. Selon un sondage Ifop1 commandé par HSI/Europe, cette proposition déposée au Sénat est également soutenue par la très grande majorité des citoyens français puisque 91% se déclarent en faveur d’une interdiction d’importation de trophées d’espèces menacées, notamment l’éléphant d’Afrique, la girafe et l’ours polaire

Le sous-amendement proposé par la députée Sandra Regol, groupe écologiste – NUPES, stipule que  « La pratique du tourisme cynégétique, lorsqu’elle contribue à mettre en danger des espèces, porte atteinte à la biodiversité. Elle a pourtant cours dans de nombreux pays, qu’il s’agisse de l’Afrique du Sud, du Mozambique ou du Canada, et au moins 200 000 trophées de chasse issus de 451 espèces menacées d’extinction auraient été importés dans le monde entre 2005 et 2015. Il s’agit donc de lutter contre ce phénomène, ce qui répond à la fois à une attente forte de la population française et à une nécessité écologique. »

La France a déjà pris des mesures pour protéger les lions de la chasse aux trophées, suite au scandale de la mort du lion Cecil en 2015.  Mais ces initiatives récentes sont synonymes d’un regain d’espoir pour les éléphants, les léopards ou encore les guépards qui sont victimes de la chasse légale et importés comme trophées en France. Plusieurs des espèces ciblées par la proposition de loi, dont l’éléphant d’Afrique, le léopard, l’hippopotame et le guépard, sont au bord de l’extinction. La France est par ailleurs la première destination au sein de l’Union européenne pour les trophées de léopards, exacerbant donc une situation déjà critique pour cette espèce menacée d’extinction.

Humane Society International/Europe et Convergence Animaux Politique félicitent Mme Sandra Regol pour son engagement et pour avoir défendu le projet de loi par le biais de ce sous-amendement visant à lutter contre les effets néfastes de la chasse aux trophées sur les espèces menacées et vulnérables en sécurisant et en élargissant le recours à la procédure d’enquête dite du « coup d’achat ». Le groupe écologiste – NUPES soutient pleinement ce sous-amendement.

Milton Federici, responsable des affaires publiques de Convergence Animaux Politique, explique l’importance de ce vote: ” cet amendement est une première victoire, car il donne aux agents de douane la capacité d’acquérir des trophées pour mettre en évidence l’infraction que constitue leur importation. Si l’interdiction d’importation ne concerne aujourd’hui que les trophées de lions, le vote de l’Assemblée montre que la classe politique est prête à aller plus loin sur ce sujet, ce qui constitue une avancée décisive vers l’interdiction d’importation de trophées de chasse d’autres espèces menacées.”.

Capucine Meyer, consultante HSI/Europe pour la campagne sur la chasse aux trophées en France, déclare : « Le soutien massif à cet amendement montre que les politiques s’accordent avec les 91% de citoyens français qui soutiennent la proposition d’interdiction d’importation de trophées de chasse d’espèces protégées. C’est un signal clair qu’il n’y a pas de temps à perdre pour étendre le niveau de protection accordé au lion. De nombreuses autres espèces ciblées par l’industrie de la chasse aux trophées sont menacées d’extinction et ont un besoin urgent qu’une telle interdiction soit adoptée. »

L’initiative de la France s’inscrit dans la lignée des efforts déployés par d’autres États membres pour renforcer la protection des espèces sauvages menacées par la chasse aux trophées. Des pays tels que les Pays-Bas (2016) et la Finlande (2022) ont déjà décidé d’aller au-delà des recommandations de la CITES (Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction) et mis en œuvre des mesures plus contraignantes pour la protection des certaines espèces. La Belgique, la Pologne, l’Italie et le Royaume-Uni font partie des pays européens qui sont en train d’adopter une législation similaire.  L’UE doit prendre des mesures immédiates, en ligne avec la volonté d’une grande majorité de citoyens d’interdire les importations de trophées de chasse, appliquant ainsi le principe de précaution en matière de protection des espèces.

Capucine Meyer, consultante HSI/Europe pour la campagne sur la chasse aux trophées en France, déclare: “L’engagement de la classe politique française à interdire l’importation de trophées de chasse d’espèces menacées envoie un message fort, et souligne la nécessité d’une action mondiale pour préserver la faune sauvage irremplaçable de notre planète. Alors que le projet de loi progresse dans les procédures législatives, la France se positionne à l’avant-garde de la lutte contre la chasse aux trophées, notamment grâce à l’initiative de la sénatrice Céline Boulay-Espéronnier, saluée par Humane Society International. »

En bref :

  • La chasse aux trophées représente une grande menace pour la biodiversité et la stabilité des écosystèmes. Cette pratique consiste à tuer des animaux sauvages dans le seul but d’exhiber leur tête, leur peau ou d’autres parties de leur corps comme des trophées, perpétuant ainsi une forme de glorification des chasseurs. Cette activité très coûteuse et néfaste agit comme un accélérateur du déclin des espèces, en mettant en péril leur survie et en perturbant profondément les écosystèmes.
  • Contrairement à certaines affirmations selon lesquelles la chasse aux trophées bénéficierait aux communautés locales, des études révèlent que seuls 3 % des revenus générés par cette activité leur parviennent. Parallèlement, celle-ci empêche les habitants de mettre en place de véritables programmes de conservation et de bénéficier des avantages économiques liés au développement d’un écotourisme durable, générateur de nombreux emplois et bénéfique pour la sauvegarde des espèces et de la biodiversité.

Notes à l’éditeur:

1 Sondage Ifop pour HSI/Europe réalisé par questionnaire auto-administré en ligne du 13 au 14 juin 2023 auprès d’un échantillon de 1 003 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.

FIN

Contact presse: Cassie Bodin-Duval, coordinateur.ice international relations médias; cbodinduval@hsi.org

HSI/ Europe soumet près de 50,000 signatures appelant l’Union Européenne à agir contre l’importation de trophées de chasses

Humane Society International


Hélène Terlinden, BOLDT

BRUXELLES—Hier, Humane Society International/Europe a remis à la Commission des pétitions du Parlement européen une pétition rassemblant près de 50 000 signatures de citoyens du monde entier appelant l’Union européenne à lutter contre le commerce de trophées de chasses. La pétition propose des mesures politiques visant à renforcer la réglementation actuelle.

Des espèces emblématiques telles que les lions, les rhinocéros et les éléphants sont tuées et expédiées vers et depuis l’Union européenne, en faisant la deuxième importatrice mondiale de trophées. Le Parlement doit remédier aux insuffisances de l’UE, qui ne parvient pas à appliquer les mesures de protections en vigueur.

Joanna Swabe, directrice des affaires publiques pour HSI / Europe, a déclaré: «Nous avons apprécié de pouvoir utiliser notre temps de parole à la Commission des pétitions (10:28:50) pour contester les affirmations inexactes et rebattues de la Commission Européenne qui continue d’affirmer qu’une chasse ‘bien réglementée’ bénéficie à la conservation des espèces et aux communautés locales. Il est regrettable que les arguments ‘prémâchés’ des défenseurs de chasse aux trophées soient privilégiés plutôt que les nombreuses preuves factuelles démontrant que tuer des espèces menacées pour le plaisir nuit grandement à leur conservation et ne fait qu’accroître les inégalités sociales. Nous sommes également déçus de voir que même le plan d’action révisé de l’UE sur le trafic d’espèces sauvages récemment adopté identifie lui aussi ‘la chasse au trophée bien réglementée’ comme une source de revenu durable. Nous contestons fermement cette position. »

HSI/Europe salue cependant l’engagement récent du plan d’action révisé de l’UE sur le trafic d’espèces sauvages d’accroître les contrôles lors des importations de trophées et la transparence dans les décisions concernant les ratios pays/espèces. La Commission envisage de renforcer la réglementation en imposant un permis d’importation pour d’avantage d’espèces.

La pétition de HSI/Europe, les récents sondages, ainsi que nos diverses contributions aux consultations de la Commission, soulignent non seulement l’urgence d’intégrer dans ces mesures de protection supplémentaires les questions de bien-être, de conservation et de besoins biologiques, mais également la volonté des citoyens de voir l’UE prendre des mesures immédiates pour interdire les importations de trophées de chasse, privilégiant ainsi le principe de précaution.

Contact presse: Adeline Fischer, afischer@hsi.org ; +49 17631063219

Humane Society International


Cathy Smith

BRUXELLES—Aujourd’hui, le Parlement belge a fait un pas important contre l’importation et le commerce de trophées d’animaux, en adoptant à l’unanimité une résolution demandant au gouvernement de mettre immédiatement fin à l’autorisation des permis d’importation de trophées de certaines espèces menacées et en voie de disparition. Parmi ces espèces figurent le rhinocéros, l’hippopotame, l’éléphant d’Afrique, le lion, l’ours polaire et le mouton argali, qui figurent à l’annexe A du règlement de l’UE sur le commerce des plantes et des animaux.  La résolution inclut également certaines espèces animales figurant à l’annexe B de ce même règlement.

Cette mesure fait suite à des démarches similaires en France et aux Pays-Bas. Le 8 mars, le député Kris Verduyckt (Vooruit, parti socialiste flamand) a présenté à la Commission de l’énergie, de l’environnement et du climat une résolution visant à interdire les importations de trophées de chasse, qui a été suivie d’un vote. La Commission a voté presque unanimement en faveur de la résolution, seul le parti nationaliste d’extrême droite flamand s’est abstenu.

La résolution fait écho à l’importance que le public belge accorde au bien-être animal. La Belgique affiche l’un des taux d’opposition à la chasse au trophée les plus élevés dans l’Union Européenne. Selon les résultats d’une enquête réalisée par Ipsos à la demande de Humane Society International/Europe, 91 % des Belges sont opposés à la chasse au trophée et 88 % soutiennent l’interdiction d’importer tout type de trophée de chasse.

Kris Verduyckt, Melissa Depraetere (Vooruit, parti socialiste flamand) et Mélissa Hanus (PS, parti socialiste francophone), qui avaient soumis en 2020 une proposition législative visant à interdire les importations de trophées de chasse se réjouissent que leurs efforts portent leurs fruits. Verduyckt déclare: « Concrètement, cela signifie que sur la base de cette décision, la ministre Zakia Khattabi [ministre du Climat, de l’Environnement, du Développement durable et du Green Deal de Belgique] pourra arrêter de délivrer des licences d’importation. Ses collègues de parti ont déjà déclaré en Commission de l’énergie, du climat et de l’environnement que cela se produira bientôt. J’espère que d’autres pays suivront cet exemple et qu’une interdiction totale sera bientôt en place au niveau européen.»

Humane Society International/Europe félicite le Parlement fédéral belge pour ses efforts visant à protéger la biodiversité et les espèces menacées et en voie de disparition. Ruud Tombrock, directeur exécutif de HSI/Europe, explique: « La chasse au trophée n’a pas sa place dans la société moderne. Avec cette décision du Parlement belge, nous avons fait un pas de plus vers l’interdiction d’une chasse inutile et cruelle qui vise des espèces en voie d’extinction dont le sort ne devrait pas d’être tuées pour un trophée. Nous tenons à remercier tous ceux qui ont participé aux efforts déployés, et tout particulièrement le parrain de cette proposition, le député Kris Verduyckt. »

La Belgique n’est pas le premier pays de l’UE à prendre des mesures pour mettre fin aux importations de trophées d’animaux en voie de disparition. La France a interdit les importations de trophées de lions, les Pays-Bas ont interdit les importations de trophées de chasse de plus de 200 espèces et les députés finlandais ont présenté une motion pour élaborer une proposition de loi visant à interdire les importations de trophées de chasse. Le gouvernement au Royaume-Uni a déclaré qu’il avait l’intention d’introduire l’interdiction la plus sévère jamais imposée à l’importation de trophées de chasse. Début mars, en Italie une proposition législative visant à interdire l’importation et l’exportation de trophées de chasse de toutes les espèces protégées par la CITES (Convention sur le commerce international des espèces menacées d’extinction) a été déposée à la Chambre des députés.

L’Union européenne est la deuxième plus grande importatrice mondiale de trophées de chasse après les États-Unis. De 2014 à 2018, l’UE a importé près de 15 000 trophées de chasse – huit par jour – de 73 espèces protégées au niveau international. Au cours de ces cinq années, le nombre de trophées entrant dans l’UE a augmenté de 40 %. La Belgique est aussi impliquée, elle a importé 308 trophées de chasse de 37 espèces de mammifères inscrites à la CITES, parmi lesquels des lions et des éléphants d’Afrique, des guépards, des zèbres, des ours bruns et des ours polaires.

En 2019 et 2020, malgré les changements colossaux que la COVID-19 a eu sur la vie de tout un chacun, les chasseurs de trophées belges ont tout de même réussi à voyager et à importer plus de 100 trophées d’espèces inscrites à la CITES.

Trouvez des images en complément de ce communiqué de presse.

FIN

Contact presse: Adeline Fischer, communications manager Europe, afischer@hsi.org ; +49 17631063219

Notes

Les espèces couvertes par le règlement 338/97 sont le rhinocéros blanc austral (Ceratotherium simum), l’hippopotame commun (Hippopotamus amphibius), l’éléphant des savanes africaines (Loxodonta africana), le lion d’Afrique (Panthera leo), l’argali (Ovis ammon) et l’ours polaire (Ursus maritimus).

La proposition pour 2020 était référencée comme suit : DOC 55 1608/001.

L’organisme met en garde contre l'aggravation de la crise du bien-être animal parallèlement à la tragédie humanitaire

Humane Society International


Charlotte Bröcker

BRUXELLES—L’organisation de protection des animaux Humane Society International, avec un généreux don de Mars, Incorporated, aide les réfugiés ukrainiens à fuir le conflit avec leurs animaux de compagnie bien-aimés en fournissant un financement d’urgence et des fournitures telles que de la nourriture pour animaux, des couvertures ainsi que des soins vétérinaires. L’organisme de bienfaisance rapporte que les réfugiés qui accèdent à leurs services de soutien pour animaux de compagnie parlent de leur soulagement de pouvoir sauver leurs compagnons animaux qui sont un énorme réconfort dans ces circonstances extrêmement stressantes, en particulier pour les enfants traumatisés. Alors que HSI et les groupes locaux avec lesquels l’organisme travaille offrent une bouée de sauvetage aux animaux victimes qui parviennent à se mettre en sécurité, l’organisation met en garde contre une aggravation de la crise du bien-être animal à venir en Ukraine, car l’aide aux personnes et aux animaux risque de devenir plus problématique.

En Allemagne, HSI travaille avec le groupe de protection des animaux Berliner Tiertafel dans un poste de secours à Berlin, pour fournir des paniers de produits pour des soins de base et des soins vétérinaires aux réfugiés arrivant avec des animaux. Certains des animaux de compagnie ont de graves problèmes médicaux comme l’épilepsie pour lesquels des médicaments ont été fournis.

La directrice de HSI en Allemagne, Sylvie Kremerskothen Gleason, qui s’est rendue à Berlin pour distribuer des fournitures pour animaux de compagnie aux réfugiés, a déclaré : « L’invasion de l’Ukraine par la Russie est bien sûr une crise humanitaire dévastatrice, mais les chiens, les chats et les autres animaux bien-aimés de ceux qui fuient l’Ukraine font partie intégrante de cette histoire de réfugié. Laisser des animaux de compagnie mourir de faim ou être blessés dans le conflit est naturellement pour plusieurs une décision impossible, et nous avons entendu des réfugiés que nous aidons à Berlin dire que la compagnie fidèle de leurs animaux de compagnie les a soutenus, eux et leurs familles, dans ce difficile voyage vers la sécurité. Pour les enfants en particulier, leurs animaux de compagnie sont une énorme source de réconfort pour les aider à faire face au traumatisme de la guerre. Ces réfugiés sont effrayés et épuisés, alors pouvoir les aider à s’occuper de leurs animaux de compagnie signifie qu’ils ont une chose de moins à s’inquiéter au moment où ils ont le plus besoin d’aide. »

L’un des réfugiés aidés par HSI et Berliner Tiertafel en Allemagne est Marianna, qui a fui Kiev avec ses deux enfants âgés de six et 12 ans, sa mère et leurs deux chiens Erik et Liza le husky. Liza souffre d’épilepsie et a eu une crise lors de l’évasion traumatique, mais a maintenant reçu des soins vétérinaires grâce à HSI.

Une autre réfugiée, Karyna, est également venue vers HSI et Berliner Tiertafel pour obtenir de l’aide à Berlin. Son chat, Bonifacio, résidait chez elle en famille d’accueil pour un refuge local à Kiev lorsque la guerre a commencé et elle ne voulait pas le laisser derrière elle. Karyna dit qu’il reste environ 60 autres chats au refuge. Bonifacio a plusieurs blessures préexistantes, dont un traumatisme de la hanche et une lésion cérébrale. Karyna est soulagée que son chat reçoive maintenant les soins vétérinaires dont il a besoin.

Les équipes de HSI à Berlin et à Trieste en Italie ont également emballé des centaines de kilos de nourriture et de fournitures pour animaux de compagnie pour faire le voyage jusqu’à la frontière ukrainienne pour venir en aide aux refuges et aux familles qui ont du mal à continuer. En Ukraine, HSI s’est également associée à l’organisation animale UAnimals basée à Kiev pour leur fournir les fonds dont ils ont besoin pour aider aux sauvetages, les cliniques vétérinaires et même les zoos qui s’occupent de centaines d’animaux.

Le directeur général de HSI/Europe, Ruud Tombrock, a déclaré : « Nous sommes profondément préoccupés par les personnes et les animaux en Ukraine pour qui la menace de blessure ou de mort due aux combats est aggravée par le défi croissant de trouver de la nourriture et des fournitures en toute sécurité. Notre premier envoi de fonds et de fournitures d’urgence viendra en aide à de nombreux refuges, des groupes de sauvetages et des familles qui éprouvent des difficultés. Mais plus ce conflit dure longtemps, plus il peut devenir difficile. Un nombre important de chiens errent maintenant dans les rues et cherchent refuge dans des bâtiments abandonnés ou bombardés parce que les refuges pour animaux ont été endommagés. Il y aura également des animaux dans les fermes et dans les zoos pour lesquels l’évacuation n’est tout simplement pas possible. Ainsi, parallèlement à la tragédie humaine de cette invasion, nous sommes confrontés à la possibilité d’une aggravation de la crise du bien-être animal. »

Vous pouvez aider en faisant un don à HSI pour son aide d’urgence en Ukraine et pour d’autres efforts visant à sauver des vies.

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FIN

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La France importe des centaines de trophées de chasse, issus de léopards, lions et d’éléphants d'Afrique

Humane Society International


Cathy Smith

PARIS—Un nouveau rapport, publié lors de la semaine marquant le sixième anniversaire du massacre de Cecil le lion au Zimbabwe par un chasseur de trophées américain, révèle que l’Union européenne est le deuxième importateur mondial de trophées de chasse après les États-Unis, la France étant le sixième plus gros importateur de l’UE. « La Chasse aux trophées en chiffres », publié par Humane Society International/Europe, montre que les pays de l’UE ont importé près de 15 000 trophées de chasse de 73 espèces protégées au niveau international entre 2014 et 2018, soit une moyenne de près de 3 000 trophées chaque année, notamment de lions d’Afrique, d’ éléphants d’Afrique et de rhinocéros noirs reconnus « en danger critique » d’extinction. Des zèbres, des guépards, des moutons d’Argali listés comme « quasi menacés » en Asie et des ours polaires classés comme « vulnérables » à l’extinction ont également été importés. L’Allemagne, l’Espagne et le Danemark à eux seuls représentent 52 % de tous les trophées de chasse importés par l’UE. Au cours de la période analysée de cinq ans, l’UE a importé des trophées de chasse issus de 889 lions d’Afrique, dont 229 étaient des lions sauvages comme Cecil. Au cours de l’année précédant l’interdiction de 2015 d’importer des trophées de lions d’Afrique, la France a importé 20 trophées de lions d’Afrique, dont 65 % provenaient de lions élevés et abattus en captivité en Afrique du Sud, une pratique quisemble désormais devoir être interdite.

Au cours de cette période de cinq ans, la France a importé 752 trophées de chasse de 36 espèces de mammifères inscrites à la CITES. La France est notamment le premier pays importateur dans l’UE de trophées de léopard d’Afrique, de guépard et de lynx d’Eurasie, représentant respectivement 25 %, 22 % et 25 % du total des importations européennes de ces espèces dans l’UE. La France est également le quatrième pays importateur de trophées d’ours bruns, principalement en provenance de Russie. La France est le seul pays de l’UE à avoir importé des trophées de chasse de narvals, et est l’un des rares pays de l’UE à avoir importé des trophées de rhinocéros noirs et d’addax, des espèces « en danger critique d’extinction ». Elle est aussi le troisième pays importateur de trophées d’éléphants d’Afrique, de loups gris, d’hippopotames et d’oryx cimeterre – une antilope africaine éteinte à l’état sauvage et élevée uniquement en captivité.

Bien que les journalistes aient tendance à se concentrer sur les incidents très médiatisés de la chasse aux trophées aux États-Unis, comme le meurtre de Cecil par le dentiste Walter Palmer ou le selfie de la girafe tuée par Rebecca Francis, le rapport de HSI montre que le rôle des chasseurs de trophées européens est souvent négligé. Les Européens se rendent régulièrement dans des pays étrangers pour tuer des espèces emblématiques, et rapportent les parties du corps de l’animal pour les exposer chez eux.

L’analyse exhaustive par HSI des données commerciales de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES) montre qu’une moyenne de 2 982 trophées sont importés dans l’UE chaque année, soit plus de huit trophées par jour. Le nombre d’importations de trophées n’a cessé d’augmenter avec une accélération de près de 40 % entre 2014 et 2018, et ce malgré des sondages d’opinion qui révèlent que la grande majorité des citoyens de l’UE (plus de 80 %) s’oppose à la chasse aux trophées et veut mettre fin aux importations de trophées dans l’UE. En 2017, l’Ifop a réalisé un sondage pour le compte de la Fondation Brigitte Bardot révélant que 89 % des citoyens français étaient favorables à l’interdiction de l’importation de trophées de chasse en France.

Les statistiques d’importation de trophées de chasses dans l’UE pour des animaux individuels (2014-2018), comprennent:

Espèces Importations dans l‘UE Importations en France
Zèbres de montagne de
Hartmann
3.119 5
Babouins chacma 1.751 3
Ours noirs américains 1.415 16
Ours bruns 1.056 83
Eléphants d’Afrique 952 121
Lions d‘Afrique 889 20
Léopard d’Afrique 839 210
Hippopotames 794 113
Guépards 297 67
Oryx cimeterres 210 26
Ours polaires 65 5
Lynx d‘Eurasie 16 4
Addax 6 1
Rhinocéros noirs 6 1
Narvals 2 2

L’Allemagne, l’Espagne, le Danemark, l’Autriche, la Suède, la France, la Pologne, la Hongrie, la République tchèque et la Slovaquie sont les principaux États membres de l’UE qui importent des trophées de chasse, tandis que la Namibie, l’Afrique du Sud, le Canada, la Russie, l’Argentine, le Kirghizstan et les États-Unis représentent les principaux pays exportateurs de trophées de chasse vers l’UE. L’Espagne, la Pologne, la Hongrie, l’Allemagne et la République tchèque sont les principaux importateurs de trophées de lions issus de la captivité.

Cassie Bodin, de Humane Society International/Europe, déclare : “Les chasseurs de trophées européens tuent pour le plaisir des milliers d’animaux sauvages dans le monde, y compris des espèces menacées ou en danger d’extinction, et la France est une destination importante pour ces trophées. Outre la cruauté de la chasse aux trophées, alors que le monde est confronté à une crise de la biodiversité, il est irresponsable de permettre aux riches élites de tirer sur des espèces menacées seulement par plaisir. Le fait de pouvoir abattre, empailler, empaqueter et faire expédier chez soi les parties du corps d’un animal pour les exposer est une motivation majeure pour ces chasseurs. Si davantage de pays de l’UE interdisaient les importations de trophées de chasse, cela contribuerait efficacement à mettre un terme au massacre. Nous demandons instamment à la France d’étendre son interdiction d’importation de trophées de lions d’Afrique à toutes les espèces abattues par plaisir à l’étranger et envoyées par avion en France dans le but qu’elles finissent comme un objet macabre de décoration.”

La chasse aux trophées n’a pas grand-chose à voir avec la conservation des espèces animales ou le soutien aux communautés locales. Les chasseurs de trophées paient d’énormes sommes d’argent pour tuer les animaux les plus forts et les plus impressionnants par simple esprit de satisfaction personnelle, pour pouvoir exhiber les animaux morts et se vanter de leur prétendu accomplissement. Ils inscrivent leurs exploits dans des registres tenus par des organisations de chasseurs de trophées comme le Safari Club International, qui attribue des points pour avoir tué les plus gros animaux. Des études montrent qu’en général, seuls 3 % de l’argent provenant de la chasse au trophée parviennent jusqu’aux communautés locales. L’éco-tourisme d’observation de la faune sauvage génère bien plus de revenus et d’emplois pour soutenir la conservation des espèces sauvages et les emplois locaux.

Cassie Bodin de HSI/Europe déclare : “Tuer les animaux les plus grands ou les plus forts, qui jouent un rôle écologique important en matière de diversité génétique et de résilience, met en péril la conservation des espèces, perturbe leurs structures sociales et affaiblit le patrimoine génétique des animaux sauvages déjà confrontés à une myriade de menaces. L’argument de la conservation est une imposture utilisée par des personnes qui savent qu’il est peu recommandable d’admettre qu’elles aiment tuer des animaux simplement pour le plaisir et pour prendre des selfies de mauvais goût. Compte tenu de l’importance de l’enjeu et de l’opposition de la grande majorité des citoyens européens face au massacre, il est temps que les États membres de l’UE interdisent les importations de trophées de chasse.”

De plus en plus de pays européens prennent des mesures, certes limitées, pour freiner les importations de trophées de chasse. Outre l’interdiction par la France sur les importations de trophées de lions en 2015, les Pays-Bas ont interdit les importations de trophées de plus de 200 espèces en 2016. En février 2021, le Premier ministre britannique a exprimé l’intention de son gouvernement de mettre fin à l’importation de trophées, et en mars de cette année, le parlement finlandais a présenté une motion proposant une interdiction sur l’importation de trophées. HSI/Europe estime que son rapport, révélant la mesure choquante de la participation des pays de l’UE dans l’industrie mondiale de la chasse aux trophées, devrait inspirer les États membres à introduire des interdictions complètes aussi rapidement que possible.

HSI/Europe invite ses sympathisants à rejoindre le mouvement visant à interdire l’importation dans l’UE de trophées de chasse d’espèces protégées au niveau international.

INVITATION AUX MÉDIAS

Le 30 juin, HSI/Europe organisera un webinaire intitulé “Chasse aux trophées : Outil de conservation, ou menace pour la faune sauvage ?” en collaboration avec MEPs for Wildlife et d’autres ONG. Le séminaire sera animé par Manuela Ripa, députée européenne (Verts/ALE, Allemagne), et comptera parmi ses invités Dr Audrey Delsink, biologiste spécialiste des éléphants à HSI Afrique, Dr Paula Kahumbu, PDG de WildlifeDirect, Lenin Tinashe Chisaira, avocat spécialiste de l’environnement, Jorge Rodriguez, de la DG Environnement, et Dr David Scallan, de la Fédération européenne des associations de chasseurs et trappeurs. Le webinaire posera la question de savoir si la chasse au trophée exerce une pression insoutenable sur les espèces menacées ou si, comme le prétendent ses défenseurs, elle contribue à leur conservation et bénéficie aux populations locales. Inscrivez-vous pour participer: https://www.eventbrite.co.uk/e/trophy-hunting-conservation-tool-or-a-threat-to-wildlife-tickets-155634080725

Vous pouvez trouver des images et vidéos en complément de ce communiqué de presse dans notre Newsroom.

Porte-parole de la France

Cassie Bodin, Legal consultant, HSI Europe #NotInMyWorld – Campaign against trophy hunting cbodin@hsi.org +33786325708

 

Contact – presse

Adeline Fischer, Communications Manager Europe – #NotInMyWorld – Campaign against trophy hunting afischer@hsi.org

+49 17631063219

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